L’entretien professionnel évolue ! Avec la loi du 24 octobre 2025, dite « loi seniors », un nouveau cadre est posé pour accompagner les parcours des salariés, mieux anticiper les transformations du travail et renforcer les obligations des employeurs.
Un nouvel entretien de parcours professionnel
L’entretien professionnel change de nom et devient l’entretien de parcours professionnel. Un changement symbolique, mais pas seulement : son contenu, sa périodicité et ses modalités d’organisation sont également transformés.
Des thématiques élargies
Fini le simple point sur les perspectives d’évolution, désormais l’entretien de parcours professionnel couvre :
- les compétences actuelles du salarié et leur évolution au regard des mutations de l’entreprise ;
- les besoins de formation (poste actuel, évolutions futures, projet personnel) ;
- les souhaits d’évolution professionnelle ;
- l’activation du CPF et les abondements possibles ;
- les projets de reconversion, bilans de compétences, VAE…
À noter que cet entretien ne porte toujours pas sur l’évaluation du travail du salarié.
Des modalités précisées
L’entretien est organisé par l’employeur, sur le temps de travail. Il est conduit par un manager ou un représentant de la direction. Un document écrit doit être remis au salarié.
Dans les TPE/PME, le salarié peut bénéficier d’un conseil en évolution professionnelle, et l’employeur d’un accompagnement par son OPCO ou un organisme externe si un accord le prévoit.
De nouvelles échéances à respecter
La réforme introduit plusieurs jalons clés. Elle rebat les cartes en matière de rythmes et d’échéances.
1. Un premier entretien dans l’année suivant l’embauche
C’est désormais une obligation.
2. Un entretien tous les 4 ans
Au lieu de 2 auparavant. Cela suppose une refonte des calendriers internes pour rester conforme.
3. Un état des lieux tous les 8 ans
Il conserve le même objectif : vérifier que le salarié a bien bénéficié de ses entretiens, d’au moins une formation et d’une progression professionnelle. En cas de manquement, l’employeur reste exposé à un abondement correctif de 3 000 € sur le CPF.
4. Un entretien proposé après certaines absences
La règle est maintenue, mais précisée : il n’est requis que si aucun entretien n’a eu lieu dans les 12 mois précédents (ex : retour de congé parental, longue maladie…).
Des ajustements possibles via accord collectif
Les accords collectifs d’entreprise ou de branche peuvent toujours adapter le cadre, la périodicité (sans dépasser 4 ans), ou encore les critères du parcours. Mais ils devront être renégociés avant le 1er octobre 2026, sans quoi les nouvelles règles de la loi s’appliqueront.
Des dispositifs spécifiques pour les salariés expérimentés
Deux entretiens spécifiques sont ajoutés.
L’entretien de mi-carrière
Organisé dans les 2 mois suivant la visite médicale du même nom, il permet de :
- discuter des aménagements possibles ;
- prévenir l’usure professionnelle ;
- identifier les besoins en formation ou en mobilité.
L’entretien avant les 60 ans
Il se tient entre 58 et 60 ans, et permet d’aborder :
- les conditions de maintien dans l’emploi ;
- les aménagements de fin de carrière ;
- le passage à temps partiel ou la retraite progressive.
Ce qu’il faut retenir
Cette réforme renforce la vocation stratégique de l’entretien professionnel. C’est désormais un outil clé pour accompagner les trajectoires individuelles, anticiper les besoins en compétences, et faire le lien entre dialogue social et performance RH.
