Chaque début d’année apporte son lot de changements réglementaires impactant le monde du travail et les politiques RH des entreprises. De l’accompagnement des bénéficiaires du RSA aux nouvelles obligations de partage de la valeur, en passant par la prolongation de l’utilisation des titres-restaurant et les évolutions en matière d’assurance chômage, voici un décryptage des principales évolutions à connaître pour 2025.
1. Inscription automatique des allocataires du RSA à France Travail
Depuis le 1er janvier 2025, les bénéficiaires du RSA sont désormais automatiquement inscrits à France Travail. Ce dispositif vise à renforcer leur insertion professionnelle en les impliquant dans des parcours d’accompagnement comprenant formations, stages ou immersions en entreprise. Les employeurs pourraient ainsi voir arriver de nouveaux profils dans le cadre de dispositifs d’intégration.
2. Renforcement du partage de la valeur en entreprise
Les entreprises de 11 à 49 salariés ont désormais l’obligation de proposer un des dispositifs suivants à leurs collaborateurs :
• Un régime de participation ou d’intéressement,
• Un plan d’épargne salariale (PEE, PEI, PERCO…),
• Une prime de partage de la valeur.
Cette mesure vise à renforcer l’implication des salariés dans la performance de l’entreprise et à favoriser une meilleure redistribution des bénéfices.
3. Prolongation de l’utilisation des titres-restaurant pour les achats alimentaires
Initialement non reconduite, la possibilité d’utiliser les titres-restaurant pour l’achat de produits alimentaires en supermarché a finalement été prolongée jusqu’en 2026. Les salariés peuvent ainsi continuer à acheter des denrées comme les pâtes, le riz, l’huile ou encore les œufs. Une décision qui impacte le pouvoir d’achat des employés et qui nécessite une mise à jour des pratiques en entreprise.
4. Maintien des aides à l’apprentissage
L’aide à l’embauche d’un apprenti est reconduite pour 2025, avec les montants suivants :
• 6 000 € pour les apprentis en situation de handicap (cumulable avec d’autres aides),
• 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés (valable pour la première année du contrat),
• 2 000 € pour les entreprises de 250 salariés et plus.
Les entreprises souhaitant investir dans l’apprentissage peuvent donc continuer à bénéficier d’un soutien financier incitatif.
5. Extension de l’allocation journalière du proche aidant (AJPA)
Les aidants familiaux peuvent désormais utiliser l’AJPA à plusieurs reprises pour différentes personnes, dans la limite de 264 jours cumulés sur l’ensemble de leur carrière (contre 66 jours auparavant). Cette évolution permet une meilleure prise en compte des situations d’aidance et peut avoir un impact sur l’organisation du travail et les congés des salariés concernés.
6. Assurance chômage : modifications progressives en 2025
Plusieurs ajustements sont prévus tout au long de l’année :
Dès le 1er janvier : prolongation de la modulation « bonus-malus » de la contribution chômage, qui incite les entreprises à limiter le recours aux contrats courts.
À partir du 1er avril :
• La durée minimale d’affiliation pour les saisonniers passe à 5 mois sur les 24 derniers mois.
• Décalage des bornes d’âge pour les seniors, avec une indemnisation maximale de 27 mois pour les 57 ans et plus.
• La dégressivité de l’allocation chômage ne s’applique plus aux demandeurs d’emploi de 55 ans et plus.
• Possibilité d’un allongement de l’indemnisation en cas de suivi d’une formation pour les 55 ans et plus.
• L’âge permettant de maintenir l’allocation chômage jusqu’à la retraite est progressivement reculé de 62 à 64 ans.
Au 1er mai : baisse du taux de contribution patronale à l’assurance chômage, passant de 4,05 % à 4 %.
Conclusion : des évolutions à intégrer dans la gestion RH
L’année 2025 apporte des ajustements significatifs en matière d’emploi et de gestion des ressources humaines. Pour les employeurs, ces changements impliquent une adaptation des politiques internes, notamment en matière de partage de la valeur, d’apprentissage et d’accompagnement des salariés en situation particulière. Anticiper ces évolutions permettra d’assurer une mise en conformité sereine et d’optimiser les dispositifs disponibles.