Le 30 juin 2021 était la date limite pour la réalisation de l’entretien professionnel obligatoire. Cette échéance avait été reportée en raison de la crise sanitaire du COVID 19. Cependant, les employeurs ont jusqu’au 30 septembre 2021 pour réaliser les entretiens d’état des lieux sans encourir de sanction. Une occasion pour que nous revenions en quelques mots sur ce dispositif.
L’entretien professionnel : qu’est-ce donc ?
L’entretien professionnel prend son origine de l’Accord National Interprofessionnel du 14 décembre 2013 et de la Loi du 05 mars 2014 relative à la formation professionnelle. A l’initiative de l’employeur, l’entretien professionnel permet au·à la salarié·e :
- d’être accompagné·e dans ses perspectives d’évolution professionnelle (qualifications, changement de poste, évolutions du statut, promotion, etc.) ;
- d’identifier ses besoins de formation.
Dès son embauche, le·la salarié·e doit être avisé·e qu’il·elle est bénéficiaire de ce dispositif, et ce :
- quelle que soit la taille de l’entreprise ;
- quelle que soit la nature de son contrat, dès lors qu’il.elle est salarié.e (CDI, CDD, contrat de travail temporaire, contrat aidé, contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, à temps plein ou partiel).
Quelle est la fréquence des entretiens professionnels ?
L’entretien professionnel a lieu en principe tous les 2 ans. La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, prévoit une périodicité différente si accord collectif d’entreprise ou de branche. Ainsi, les premiers entretiens bilans devaient avoir lieu avant le 31 décembre 2020 pour les salariés ayant eu leur premier entretien d’évolution professionnelle en 2014 par exemple. En dehors de la cadence « tous les 2 ans », l’entretien professionnel est automatiquement proposé au salarié en situation de reprise d’activité dans les cas suivants :
- congé maternité, parental (temps plein ou partiel), d’adoption, de proche aidant, sabbatique ;
- période de mobilité volontaire sécurisée ;
- arrêt maladie excédant 6 mois ;
- mandat syndical.
Dans ces cas, l’initiative peut être prise par le.la salarié.e à une date antérieure à la reprise. Par ailleurs, au bout du troisième entretien professionnel par le·la même employé·e, soit au bout de 6 ans, un état des lieux récapitulant son parcours est dressé. Il permet, entre autres, de s’assurer que les deux premiers entretiens ont bel et bien eu lieu, et que l’employeur a bien rempli ses obligations : soit en appliquant les dispositions de la loi du 5 mars 2014. Le·la salarié·e doit avoir bénéficié des entretiens professionnels tous les 2 ans et d’au moins 2 ou 3 actions prévues : formation, acquisition d’éléments de certification et progression salariale (augmentation individuelle, changement de coefficient, etc…) ou professionnelle professionnel (en termes de fonctions, missions,responsabilités, etc.) : soit en appliquant les dispositions de la Loi avenir professionnel. Le·la salarié·e doit avoir bénéficié des entretiens professionnels tous les 2 ans et d’au moins une formation autre qu’une formation “obligatoire”. A l’issue de cet entretien, une copie du compte-rendu est transmise au.à la salarié.e.
L’entretien professionnel et ses thématiques
Qui dit perspectives d’évolution professionnelle dit :
- qualifications et emploi ;
- dispositif de validation des acquis de l’expérience professionnelle ou VAE ;
- aide à l’activation du compte personnel de formation ou CPF – ainsi que des possibilités de financement.
NB : l’évaluation du travail du.de la salarié.e ne rentre pas dans le cadre de l’entretien professionnel mais dans celui de l’entretien annuel. L’employeur est responsable du contenu et de son exécution, et peut se baser sur les orientations stratégiques de l’entreprise :
- bilan du parcours professionnel du.de la salarié.e chez l’ancien employeur et à son arrivée dans l’entreprise ;
- historique des formations, certifications et autres actions de développement des compétences ;
- identification des besoins de l’entreprise d’un côté ;
- aspirations et compétences du.de la salarié.e de l’autre côté ;
- perspectives d’évolution professionnelle.
Covid-19 et entretien professionnel
Face à l’épidémie du COVID 19, la LOI n° 2021-689 du 31 mai 2021, relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire prévoit deux adaptations relatives au dispositif des entretiens professionnels. Premièrement, pour les entretiens d’état des lieux qui n’ont pas pu avoir lieu avant le 30 juin 2021, l’employeur a donc jusqu’au 30 septembre 2021 pour réaliser les entretiens sans encourir de sanction. Deuxièmement, les abondements correctifs du CPF pour 2021 sont reportés et pourront de nouveau avoir lieu à compter du 1er Octobre 2021. Aussi, le Ministère du Travail vous propose un guide rassemblant les questions les plus souvent posées concernant l’impact de la crise sanitaire sur l’obligation légale de l’employeur.
L’entretien professionnel du côté de l’employeur
Si au bout des 6 ans, le·la salarié·e n’a pas été convoqué·e aux 3 entretiens prévus, sans compter l’absence d’au moins une action de formation non obligatoire, l’employeur devra abonder le CPF du.de la salarié.e lésé.e à hauteur de 3000 €.
Au-delà des sanctions, une réelle opportunité pour les employeurs
Bien plus qu’une obligation légale, l’entretien professionnel doit être vu par l’employeur comme une réelle opportunité.
- Performance et capital humain. En s’assurant de l’évolution professionnelle du.de la salarié.e, l’employeur peut se rassurer sur le fait que les ressources humaines de son entreprise sont des professionnels qualifiés s’inscrivant dans une optique d’amélioration en continue des compétences.
- Intérêt mutuel. S’intéresser aux perspectives d’évolution du.de la salarié·e revient à favoriser la stratégie de l’entreprise. En effet, chacune des parties a un intérêt : respecter ses devoirs par l’adaptation des compétences en lien avec les besoins de l’entreprise – du côté de l’employeur – et faire valoir ses droits en matière de développement des compétences tout en lui permettant de réfléchir à son évolution professionnelle – du côté du.de la salarié·e.
Les entreprises de 50 salariés ont jusqu’au 30 septembre 2021 pour organiser les prochains entretiens professionnels prévus. Ainsi, vous avez un peu plus de 2 mois pour être accompagné·e dans cette démarche. Pour ce faire, rapprochez-vous de BLS RH Consulting :
- qui vous aidera à mettre en œuvre l’entretien professionnel via une solution informatique sécurisée ;
- qui vous propose une formation pour réussir vos entretiens professionnels.
Mis à jour le 13/08/2021